L'Eglise Romane

 

Le territoire de Relanges appartient au seigneur de Darney, RICUIN. Celui-ci, âgé et sans enfant, décide, avec son épouse Lancéde, de donner une partie de ses biens aux moines de CLUNY (Saône et Loire). Cette célèbre abbaye, et ses prieurés répandus dans tout le monde occidental, constituent le milieu le plus fervent de toute la chrétienté. Saint ODILON en est l'abbé de 994 à 1049. Sa piété en faveur des âmes du Purgatoire est grande. Dans toutes les maisons de son ordre, il institue la « commémoration des Fidèles Trépassés », ce sui va devenir le « JOUR DES MORTS », le 2 novembre. Ainsi donc s'établit en bordure de la forêt, une communauté de 6 religieux avec un prieur. Ce fut le prieuré de Saint Pierre, dépendant directement de CLUNY. De ce prieuré, rien n'est resté. A la révolution, le registre des délibérations du Conseil municipal de Relanges, à la date du 5 Juillet 1790, porte ces mots : « un vieux prieuré totalement en ruines » Aujourd'hui, les ruines elle-même ont disparu, si bien que son emplacement est difficile à délimiter (au sud de l'église).

 

L'église porte les marques de trois époques architecturales différentes :

 

Le XIe siècle :

Quelques vestiges nous sont parvenus du premier sanctuaire construit vers 1050 :

•  les basses colonnes du porche aux chapiteaux encore primitif

•  le pignon de la façade

•  le soubassement des murs du bas-côté nord. Ces murs étaient épaulés par des bandes verticales encore visibles en partie.

 

Le XIIe siècle :

- Transept

- Tour

- Abside et absidioles

L'aspect extérieur de l'ensemble est saisissant; la disposition des masses architecturales est harmonieuse et puissante. Des arcatures billettes enserrent le 2e étage du clocher. Contreforts et arcatures aux arrêtes vives, décorent l'abside principale. La partie supérieure de la TOUR date du XVIe siècle. A l'intérieur, même sobriété‚ ornementale. Pas d'autre sculpture que celles des chapiteaux qui surmontent les colonnes de l'entrée du choeur:

- à gauche, côté‚ évangile; feuillages fantaisistes et entrelacs habilement disposés ;

- à droite, fines palmettes sculptées en coquilles ou en pampres dans une corbeille de vannerie.

Le transept et sa croisée, de même que la première travée du choeur, sont voûtés d'ogives, dont les arcs s'appuient sur de petits chapiteaux, avant de s'amincir en cônes renversés entre doubleaux et formerets (disposition locale). Abside et absidioles sont voûtées en cul-de-four. Un cordon mouluré entoure transept, choeur et abside principale. Le tympan de l'ancien portail roman sert de soubassement à la grotte de Lourdes édifié près de la grande porte de l'église

 

 

Le XVIe siècle :

- Nef

- Bas-côtés

- Etage supérieur de la Tour

- Porte latérale Sud.

Un incendie, dont les marques restent visibles sur les murs extérieurs du transept, détruisit la nef de l'église et le prieuré, sans doute à la fin du XVe siècle. La reconstruction fut entreprise dans la première moitié du XVIe siècle, par trois prieurs qui se succédèrent de 1509 à 1544, Jean de Fouchières et ses neveux Alexandre et Philibert. Leurs armes sont sculptées en haut de la petite porte latérale sud, sur toutes les clés de voûte de la nef et des bas-côtés, et aux angles de l'étage supérieur de la tour : «  d'azur à une face d'argent, surmontée de trois étoiles de même ». On les retrouve à Froville (M-et-M), dont les Fouchières furent également prieurs, et à Aigremont (Hte-Marne). Quant à la date 1557 (porte latérale sud), elle indique peut-être l'achèvement définitif des travaux. Nef et collatéraux sont de style gothique flamboyant. Ils sont formés de 5 travées d'écartements inégaux, et séparés par des piliers cylindriques à bases polygonales. Les arcs des voûtes sont formés de moulures prismatiques. Aucun chapiteau ne les reçoit. Les fenêtres à remplages du bas-côté nord sont contemporaines de cette reconstruction. Celles du bas-côté sud sont récentes.